SEMENCES > Le profil des blés à l'horizon 2020

Définir les besoins des industriels et des exportateurs en terme de variétés de blé à l'horizon 2020, tel était le challenge ambitieux que François Desprez, PDG de Florimond Desprez, s'était fixé en organisant une table ronde, le 9 juin dernier, lors de la visite de sa nouvelle usine dans le Nord. Ses invités ont relevé ce défi sans difficulté, en commençant par Dominique Dutartre, directeur adjoint de Champagne céréales et président d'ARD : « Les filières de l'amidon et du non-alimentaire auront besoin de variétés riches en protéines et qui assimilent mieux l'azote. Pour satisfaire les besoins croissants en nourriture de la planète d'une part, et pour réduire l'impact des gaz à effet de serre de la culture d'autre part. »

Un blé avec l'amidon de la pomme de terre

« Il nous faudra des blés avec des pailles hautes, car la biomasse représentera un complément de revenu pour les agriculteurs, poursuit-il. Nous aurons aussi besoin de blés avec des protéines insolubles qui facilitent la vie des industriels et avec des grains d'amidon plus gros. Donnez-nous un blé avec l'amidon de la pomme de terre et ce serait parfait ! »

« La baisse des intrants risque de réduire le taux de protéines des blés, ce qui va fortement nous gêner, explique de son côté, Denis Petit, responsable des achats matières premières aux Moulins Soufflet. La réponse va devoir venir des variétés. » Même demande de la part de François Pignolet, directeur général adjoint d'Axéréal : « Pour continuer à exporter, il nous faudrait des blés plus riches en protéines et plus riches en gluten. Mais c'est, dès aujourd'hui, que nous en avons besoin, car certains cahiers des charges de pays importateurs ne nous sont déjà plus accessibles. » Et Jacques Mathieu, directeur général adjoint d'Arvalis d'ajouter à la liste, la résistante aux maladies, à la canicule et à la sécheresse.

Blandine Cailliez